Historique

Une activité agropastorale ancienne

Jas et son troupeau de Ferrandaises à la révolution

L’histoire ancienne de la végétation des Hautes Chaumes du Forez a pu être décrite grâce aux analyses du pollen conservé dans la tourbe. Ces analyses apportent des renseignements sur l’évolution des milieux naturels liés aux changements climatiques mais aussi aux activités humaines. Les premiers impacts humains dans les Monts du forez remonteraient approximativement à plus de 4000 ans. Cet impact, plus important à l’époque gallo-romaine et au bas-moyen âge, s’est traduit par des défrichements importants pour développer l’activité agropastorale. En effet, au Moyen-âge, les seigneurs faisaient monter des bergers à la belle saison. Ces derniers installaient des jas (groupe de cabanes en bois) qu’ils déplaçaient suivant les années en fonction des disponibilités en nourriture pour le bétail. Les jasseries en pierre, que l’on voit aujourd’hui, n’ont elles été construites qu’après la Révolution.

Au XIXe siècle et au début du XXe siècle, lors des campagnes nationales de boisement, les sauvagnards ont refusé les plantations et lutté pour préserver les pâturages des Hautes Chaumes, conservant par la même occasion les milieux ouverts qui sont aujourd’hui le fleuron de la RNR.

Le déclin du pastoralisme

Plus proche de l’époque actuelle, le déclin du pastoralisme sur les hautes chaumes, amorcé à partir des années 1950, a provoqué une fermeture des milieux ouverts (landes, pelouses et certaines tourbières) avec un boisement naturel progressif. Puis à partir des années 80, un regain d’intérêt est apparu pour ces surfaces planes mais dans une forme d’agriculture plus intensive avec l’apparition des premières prairies temporaires.

1985 : la création de la Réserve 

Grâce à l’action de quelques propriétaires conscients de l’intérêt du site et désireux de le protéger, la Réserve Naturelle Volontaire (RNV) des Jasseries de Colleigne a reçu sa première décision ministérielle d’agrément le 22 novembre 1985. Cet agrément concernait une superficie d’environ 56 hectares, éclatée en 10 parcelles.

Afin de mettre en place une gestion conservatoire du site, la principale propriétaire et gestionnaire de la RNV s’est associée au Conservatoire d'Espaces Naturels Rhône-Alpes (CEN) pour rédiger un plan de gestion. Entamé en 2003 sous la maîtrise d’ouvrage du CEN, la réalisation du premier plan de gestion s’est étalée sur trois ans. Il planifiait pour 5 années (2007 à 2011) l’ensemble des actions de préservation du patrimoine naturel, de gestion, de valorisation pédagogique et d’animation de la Réserve.

De la Réserve volontaire à la RNR actuelle

En parallèle, se mettait en place un nouveau cadre réglementaire lié aux Réserves Naturelles Régionales. En effet, la loi n°2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité et son décret d'application n°2005-491 du 18 mai 2005, relatifs aux réserves naturelles, définissent une nouvelle compétence réglementaire pour le Conseil régional.

Le Conseil régional peut dorénavant, de sa propre initiative ou à la demande des propriétaires concernés, classer comme Réserve Naturelle Régionale (RNR) les propriétés présentant un intérêt pour la faune, la flore, le patrimoine géologique ou, d'une manière générale, pour la protection des milieux naturels. Cette décision de classement permet de soumettre des terrains et territoires particulièrement intéressants au plan de la biodiversité à des régimes de protection et de gestion adaptés.

De plus, le Conseil régional se voit confier la responsabilité des ex-Réserves Naturelles Volontaires (RNV). L'ex-RNV des Jasseries de Colleigne est donc devenue une RNR. L’agrément, qui prenait fin en 2009 a été renouvelé. Cette procédure s’est accompagnée d’une extension de la RNR de 56 à 285 hectares, avec l’adhésion de nouveaux propriétaires.

En 2011, le plan de gestion 2007-2011 a été évalué, ce qui a contribué à la rédaction d’un second plan de gestion pour la période 2012-2016.