Faune remarquable

Le damier de la Succise (Euphydryas aurinia)

Damier de la Succise (Euphydryas aurinia)

Avant 1999, la répartition du damier de la Succise sur les monts du Forez était peu connue puisque seules 5 localités avaient pu être répertoriées (Bachelard, 1999). Les résultats des prospections de 1999 ont permis de faire le point et de localiser 14 stations sur le Forez. Le secteur de la RNR des jasseries de Colleigne n’avait pas été retenu pour ces prospections. Une visite, le 11 juin 2003, a permis de comptabiliser 34 individus sur la Réserve, ce qui place ce site parmi les plus importants du Forez si l’on se réfère aux résultats de 1999. Comme pour les autres papillons, les effectifs du damier de la Succise varient énormément d’une année à l’autre, notamment du fait des conditions météorologiques. Ainsi, ce sont plus de 300 individus qui ont été décomptés en 2006. Depuis, les effectifs oscillent entre environ 50 et 150 individus.

L’espèce se rencontre exclusivement en milieux humides : pourtour de tourbières actives ou prairies hygrophiles. Ces milieux abritent les espèces végétales sur lesquelles la femelle pond (Succise, Scabieuses…). Les principaux habitats de l’espèce correspondent aux marais tourbeux et les prairies hygrophiles.

Le nacré de la canneberge (Boloria aquilonaris)

Au vu de la situation nationale, les monts du Forez apparaissaient comme un des bastions de l’espèce en France avec les Vosges et les monts de la Margeride (Bachelard, 1996).

Nacré de la canneberge (Boloria aquilonaris)

L’espèce est inféodée à la Canneberge (Vaccinium oxycoccos) sur laquelle la femelle pond et qui nourrit les chenilles.Boloria aquilonaris avait déjà été observé sur le ruisseau de Pierre Brune, au sud de Pré Mouray en 1999. En 2003, 7 individus ont été observés sur les tourbières des Grands Chars, le long des sources de part et d’autres de Pré Mouray. Depuis, l’espèce n’a plus été observée sur la Réserve. Elle a également disparue de plusieurs autres sites des Monts du Forez (BACHELARD, 2011, comm. pers.).

L’ensemble Grands Chars / Pré Mouray semblait posséder un potentiel d’accueil moins important que d’autres sites du Forez. Néanmoins si nous considérons l’échelle de la métapopulation, son rôle a pu être important. En effet, de récents travaux ont montrés qu’un site, même de petite superficie, peut avoir une fonction primordiale en servant de relais entre plusieurs sites de taille plus importante (Baguette, 2003).

Les formations végétales les plus favorables au couple “oxycoccos / aquilonaris” semblent être le bas-marais de transition à petits carex et les stades de coussins exondés à sphaignes correspondant au premier stade de haut-marais actif encore humide. Sur les sites d’études, le nacré de la canneberge a été observé exclusivement sur les secteurs tourbeux (bas et haut-marais).