Gestion des milieux

Pourquoi gérer ?

Prospections

Prospections

Certaines espèces se distinguent par leur rareté et/ou leur inscription dans les listes d’espèces protégées sur le territoire national, d’intérêt communautaire à l’échelle européenne ou encore sur les listes rouges d’espèces menacées de disparition. Ces espèces sont souvent dépendantes de milieux naturels spécifiques (ou "habitats"). Pour protéger les écosystèmes et les espèces remarquables qui leur sont liées, il est parfois nécessaire de maintenir ou de restaurer des habitats. C’est notamment le cas des "milieux ouverts", entretenus depuis des générations par l’Homme et qui, laissés à l'abandon, tendraient rapidement vers la forêt.

Mais, par opposition à une gestion active de la biodiversité, une Réserve peut également laisser place à l’expression de la nature spontanée et à la non-intervention sur certains milieux : ainsi, à Colleigne, certains milieux forestiers sont laissés en libre évolution (ce qui constitue déjà une forme de gestion).

Gestion des milieux "ouverts"

Les prairies naturelles, pelouses et landes, ainsi que les tourbières majoritaires sur le site, jouent un rôle déterminant dans le maintien de la biodiversité locale, en particulier pour la flore, les oiseaux et les insectes. Largement façonnés par les pratiques agro-pastorales traditionnelles, ces milieux sont dépendants du maintien de pratiques agricoles « douces » (dites extensives) : taille des troupeaux adaptée à la sensibilité des milieux, fauches tardives, fertilisation absente ou limitée…

Ces milieux ouverts tendent, d’une part, à disparaître sous l’effet de la déprise agricole et du boisement spontané des milieux en zones difficile d’accès, et d’autre part, se dégradent en cas de pratiques agricoles intensives (implantation de prairies temporaires artificielles, fertilisation, drainage, etc.) surtout sur les zones plates, mécanisables.

Les objectifs du plan de gestion reposent sur le maintien ou la restauration des landes, des prairies ou pelouses et des zones humides. Cette gestion repose essentiellement sur un partenariat avec les éleveurs locaux, garants de la pérennisation d’une agriculture extensive et équilibrée qui préserve les milieux naturels. Un soutien aux agriculteurs est proposé pour accompagner la gestion pastorale des parcelles en Réserve qu’ils utilisent pour la fauche et le pâturage des troupeaux.

Gestion des forêts

Vue depuis Garnier

Vallée de Chorsin depuis Garnier

La Réserve comprend également des bois de hêtre et de sapin dans la vallée glaciaire de Chorsin. La forêt est gérée traditionnellement en futaie plus ou moins irrégulière, garantissant des arbres de classe d’âge différents et d’essences variées mais toujours dominés par les sapins et les hêtres ou les bouleaux lorsqu’il s’agit de zones humides. En accord avec les propriétaires, certaines parcelles ne font l’objet d’aucune intervention sylvicole pour suivre scientifiquement l’évolution naturelle de la forêt.

Les vieux arbres et les arbres morts ou dépérissants font partie intégrante des boisements forestiers de la Réserve. Ils appartiennent à un écosystème forestier équilibré, et leur présence se révèle être un support de biodiversité étonnamment riche. De nombreuses espèces d’oiseaux et d’insectes ou encore les chauves-souris se servent de ces habitats pour s’abriter, se reproduire ou se nourrir. Certains micro-organismes, mousses, lichens et champignons, sont également tributaires de ces milieux.

Gestion des milieux aquatiques

L’eau est un élément central de la Réserve. Les fortes précipitations en contexte montagnard donnent naissance à de nombreuses sources, ruisseaux, écoulements de pente... intimement liés à la dynamiques des nombreuses zones humides de la Réserve, notamment des tourbières. Mais l’activité humaine a également apporté son lot d’aménagements, intégrés avec le temps dans le paysage du site : de nombreuses sources ou ruisseaux ont été anciennement dérivés afin d’alimenter en eau les traditionnels bâtiments d’estive, les jasseries, créant un réseau complexe de rigoles, de points d’eau… qui assurent de nombreuses fonctions aussi bien hydrologiques que biologiques. A l’interface entre milieux terrestres et aquatiques, ces aménagements débordent de vie (libellules, grenouilles, invertébrés, truites etc.)

Victimes de l’abandon des pratiques anciennes et de leurs usages, la plupart manquent aujourd’hui d’entretien et se comblent progressivement.

Des travaux d’entretien et de restauration peuvent être menés afin de rétablir les fonctionnalités de ces éléments typiques du paysage des Hautes Chaumes.

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